Pôle Habitat FFB
(Venelles)

Construire pour habiter

L’indispensable transition écologique (réchauffement climatique + impact biodiversité) nous impose de réfléchir ensemble aux modes d’aménagement du territoire et de développement local.
Nous sommes passés en PACA de 39000 logements commencés en 2017 à 29000 en 2020 soit -25% sur 3 ans. Une nouvelle chute des autorisations de logements est enregistrée de -25% entre 2019 et 2020.

La dernière Enquête Publique sur le Prix des Terrains à Bâtir indique que le prix moyen d’un terrain constructible est de moins de 60.000€ en centre France, 80.000€ en moyenne France, 150.000€ en Ile de France et 155.000€ en PACA. Ceci correspond en nombre d’années de revenu moyen à moins de 1 an et demi en centre France, 2 ans en moyenne France, 2,5 ans en Ile de France et 3,5 ans en PACA.
Nous pouvons nous enorgueillir en PACA d’être la région la plus attractive et la plus chère de France, mais quelle considération avons-nous pour nos jeunes familles qui souhaitent un logement avec un jardin pour leurs enfants ? Alors nous discutons sur des aides financières pour compenser les conséquences de nos décisions de réduire les terrains constructibles …
De fait, sous couvert d’écologie, nous privilégions le confort des propriétaires déjà installés, en interdisant à la prochaine génération ce que nous nous sommes accordé depuis 50 ans.

Même si nous devons anticiper dans quelques décennies un monde à croissance durablement nulle ou négative, aujourd’hui le nombre de ménages continue de croitre de 1% par an. La restriction foncière est-elle le meilleur moyen de forcer la recohabitation ou d’obtenir une baisse de la population ?

La densification des secteurs déjà urbanisés constitue bien sûr une réelle opportunité mais se heurte souvent au refus des habitants de ces secteurs, et au dédain des candidats, surtout après une année de confinement.
On entend parfois que « construire dense revient moins cher » : il n’est que de comparer les coûts des travaux et des impôts locaux entre grandes villes denses et petites villes pour constater l’inverse, et déplorer de plus congestion des transports et pollution de l’air. Que penser des zones urbaines dont le PLU limite l’emprise au sol à 5% de la superficie du terrain ?
La restructuration des centres-villes anciens, le renouvellement urbain et le recyclage des friches sont des objectifs à poursuivre, mais restent limités notamment par leur faisabilité économique et les réalités physiques des espaces ciblés.

La rénovation thermique des logements existants est aussi un objectif nécessaire, mais le coût actuel des énergies est encore trop bas pour rentabiliser le coût élevé des travaux. Concrètement, il peut apparaitre plus écologique de construire un logement neuf RE2020 et abandonner un logement ancien plutôt que le rénover.

Nous devons retrouver notre capacité commune à penser ensemble l’aménagement à long terme, entre le ‘TOUJOURS PLUS DE PROJETS’ des années 50-70 et le ‘TOUJOURS MOINS DE PROJETS’ actuel, et surtout en laissant de côté l’égoïsme croissant du « Je suis d’accord pour construire des logements … mais loin de chez moi ». Comment diffuser l’envie d’avoir un voisin de plus ?

À défaut, un « Zéro Artificialisation Nette » dogmatique contraindra négativement l’économie des territoires, car Protéger toujours plus, c’est Développer toujours moins.



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